178            TESTAMENTS ENREGISTRÉS AU PARLEMENT DE PARIS          (418)
et de Jeanne de Blaru, était, lors de l'avènement de Charles VI, chambellan du duc d'Anjou, régent du royaume, qui lui assigna en récompense de ses services 100 livres de rente sur les biens de Robert de Picquigny, partisan du roi de Na­varre; ces lettres de don, datées du 27 octobre i38o, furent confirmées par Charles VI le 26 janvier i38i (Arch. Nat., JJ 118, ncs 4i et 267). R-n---d de Trie devint bientôt chambellan du roi; c'est à ce titre qu'il prit part, le â mai i38g, au tournoi donné en l'honneur des princes d'Anjou armés chevaliers et qu'il assista au mois d'août suivant à l'entrée solennelle d'Isabeau de Bavière à Paris (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 597; ~-e-vyn de Lettenhove, Chr. de Frois­sart, t. XIV, p. 24). Par lettres du 16 mai 1390, Charles VI gratifia son cham­bellan de 2,000 francs, et le 11 août de la même année l'envoya auprès du duc de Berry, avec une allocation de 200 francs pour subvenir aux frais de ce voyage (Bibl. Nat., cab. des,titres, pièces originales). Le même Renaud est cité par Froissart au nombre des «quatre chevaliers d'onneur» auxquels fut provisoire­ment confiée la garde du malheureux roi tombé en démence le 5 août 1392 (Kervyn de Lettenhove, Chr. de Froissart^ t. XV, p. 46). II obtint én i3g4 la charge de grand maître des arbalétriers, et après la mort de Jean de Vienne, en 1396, fut nommé amiral de France aux gages de 2,000 francs par an. Renaud de Trie était en même temps capitaine du château de Rouen et recevait en cette qualité mille livres par an de pension (Arch. Nat., K 54, n° 28; Bibl. Nat., cab. des titres, pièces originales). Au mois d'octobre 14oi, il se fit décharger d'une rente de 32 livres Parisis qu'il devait au domaine sur la justice de Fontenay, en compen­sation d'une rente équivalente qu'on lui servait annuellement sur les recettes de Chaumont en Bassigny et de Troyes, dont il lui était dû 64o livres d'arrérages (Arch. Nat., JJ 157, n° 36). Vers la même époque, ce seigneur dut se démettre de la capitainerie de Saint-Malo que se disputèrent Olivier de Mauny, investi de cet office en septembre 14 o4, et le Borgne dela Heuse, appelé au même "poste; après de longs débats, le Parlement décida le 17 février i4o6 que la question serait ré­servée et soumise au roi lorsque sa santé serait rétablie (Arch. Nat., x1* 1478, fol. 254 v°; x1* 4787, fol. 265 r"). Il était encore amiral de France le i4 janvier 14o5, comme le montre une quittance de cette date pour 200 livres Tournois dont le roi lui fil présent (Bibl. Nat., cab. des titres, pièces originales). Atteint d'une maladie incurable, il abandonna sa charge d'amiral â Pierre de Breban, dit Cli­gnet, favori du duc d'Orléans, mais ce ne fut point à titre gratuit et bénévole; en effet, Monstrelet (t. I, p. 127) nous aPPrend que Renaud de Trie s'en dessaisit ft moyennant une grant somme d'argent qu'il en avoit receu par le pourchas du duc d'Orléans.7> Le Religieux de Saint-Denis, plus explicite, dit qu'il ne consentit à résigner ses fonctions que contre le payement de i5,ooo écus d'or. Renaud de